Situation hydrologique : agir avec discernement, pas avec des interdictions aveugles

Notre territoire traverse une sécheresse exceptionnelle. Nos rivières de première catégorie réagissent de façon très contrastée :

- Oui, certains secteurs sont en situation critique - débits au plus bas, eau dangereusement chaude ;

- Mais ailleurs, le débit et la température restent tout à fait compatibles avec la vie piscicole.

Dans ce contexte, fermer partout la pêche serait une erreur : une mesure simpliste qui nie la réalité du terrain.

Sur les zones réellement touchées, la nature régule déjà la pratique :

- Les salmonidés cessent de s’alimenter ;

- Les pêcheurs, conscients de l’absence de plaisir et d’intérêt, s’interdisent d’eux-mêmes de pratiquer.

À l’inverse, dans d’autres rivières, des espèces comme le brochet, le chevesne, la perche ou le vairon restent actives et peuvent être pêchées sans aucun risque pour leur conservation. C'est également le cas pour les écrevisses. Les priver de cet attrait halieutique, c’est sanctionner inutilement pêcheurs et territoires.

Les données scientifiques sont claires : la pêche à la ligne pratiquée dans les règles n’a pas d’impact mesurable sur la viabilité des populations de salmonidés. Les menaces réelles sont ailleurs :

- Pompages excessifs ;

- Pollutions ;

- Fragmentation des rivières ;

- Espèces piscivores invasives ;

- Braconnage.

Une interdiction générale détournerait l’attention de ces combats essentiels.

Les pêcheurs de loisir ne sont pas le problème : ils sont une partie de la solution.

- Présents quotidiennement sur le terrain, ils constituent un réseau de vigilance unique ;

- Ils détectent et signalent pollutions, assecs, braconnages, pompages illégaux ;

- Les gardes particuliers complètent ce maillage actif et réactif.

Retirer les pêcheurs des berges, c’est priver nos rivières de milliers de vigies bénévoles et passionnées.

En lien étroit avec les services de l’État, la Fédération assure un suivi régulier des débits, températures et taux d’oxygène. Nous sommes prêts à agir vite, de façon ciblée et proportionnée.

Voilà ce qui protège réellement nos milieux aquatiques : la précision, pas la précipitation.

Maintenir la pratique de la pêche, c’est aussi :

- Garder le lien entre pratiquants et milieux naturels ;

- Sensibiliser sur la fragilité de la ressource en eau ;

- Promouvoir la responsabilité plutôt que la stigmatisation.

La Fédération choisit la gestion pragmatique, pas les interdictions globales injustifiées.

Jean-Christophe BOIREAU

Président de la FDAAPPMA 87